5/ La révolution bi-énergie.

Les innovations les plus urgentes concernent la propulsion et le chalutage, tous deux énergivores et impactants pour l’environnement. Le projet Fish2EcoEnergy s’articule donc autour de ces deux axes porteurs d’une véritable rupture « culturelle ». Bien que de construction récente, La Frégate III compte déjà plusieurs années de pêche à son actif. Ce chalutier a été choisi comme support des transformations et expérimentations en mer.

SUPPORT ESSENTIEL DU PROJET : LE NAVIRE DÉMONSTRATEUR

La Frégate III, chalutier de 22,5 mètres construit à Boulogne-sur-Mer en 2005 par Socarenam, a été racheté par l’armement coopératif Acanor (CME) et a subi six mois de transformations pour abriter un système de propulsion hybride.
Commandé au début du projet par un jeune patron, Thierry Leprêtre, ancien Président du Comité Régional des pêches, La Frégate III est bien un navire-démonstrateur destiné à confirmer les innovations dans les conditions réelles de travail des marins-pêcheurs. Philippe Becquelin, le nouveau patron de La Frégate III poursuit quant à lui aujourd’hui les essais.

CONCEPTION ET ÉVOLUTIONS DE LA MOTORISATION HYBRIDE

Les moteurs diesel d’origine ont été remplacés par deux génératrices Caterpillar, l’une de 450 kW alimentée au gazole, la seconde de secours de 275 kW, alimentée au gazole. Les deux génératrices alimentent une motorisation électrique attelée à une nouvelle pompe hélice de Masson Marine installée en remplacement de l’ensemble hélice-arbre d’origine (système opti-propulseur).
Afin de tester l’économie de carburant en fonctionnement réel, l’entraînement hydraulique des treuils est assuré par des moteurs électriques. Grâce au partenariat avec GrDF et à l’étude d’une opportunité de ravitaillement optimal en port de Boulogne-sur-Mer, le gazole devait être remplacé, dès début 2014, par du gaz naturel comprimé pour une part pouvant atteindre 75% tout en maintenant les caractéristiques de vitesse et de charge du moteur.
L’expérimentation actuelle démontre des résultats conséquents avant même l’introduction de gaz naturel (environ 22% d’économies sans compter les bénéfices générés par les nouveaux engins de pêche).
En alimentation bi-fuel (50% gaz – 50% gazole), l’économie supplémentaire est estimée à 10€ de l’heure. En ce début d’année 2015, et après toutes ces études réalisées qui démontrent l’économie liée à l’utilisation du gaz naturel, l’Association France Pêche  Durable & Responsable n’a pu aller plus loin. La réglementation actuelle concernant l’implantation du gaz naturel compressé à bord de bateaux de pêche est encore aujourd’hui inexistante, seul le gaz liquéfié sur les navires de commerce/pour les méthaniers est autorisé..