Fils et petit-fi ls de pêcheurs, Thierry Leprêtre a pris son premier commandement à l’âge de vingt ans. Patron de La Frégate depuis la toute première marée du bateau en avril 2006, il a rejoint l’Association FPD & R à la demande de son Président, Jacques Bigot.
Sa mission au sein de Fish2EcoEnergy : analyser, en conditions réelles de pêche, toutes les données relatives au projet.

SORTIR DE LA DÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE, UNE QUESTION DE SURVIE
Thierry Leprêtre revient sur le coût du gazole : “ Depuis des décennies, nous avons connu de nombreuses fluctuations mais, en 2008, nous avons subi un pic très important.
Si, jusque là, les charges liées au carburant représentaient 20 à 25% du chiffre d’affaires, elles dépassent aujourd’hui les 40%.”
Le coût du carburant pèse sur les frais d’armement et entame fortement la rémunération de l’équipage. Avec un gazole passé de 25 centimes le litre en 2005 à 70 centimes aujourd’hui, on imagine les affres subies par les marins et leurs familles. « De nombreux bateaux ne sont plus à même d’assurer un salaire minimum à leur équipage, précise Thierry Leprêtre.
Au-delà de la fl otille qui diminue, il ne faut pas oublier les pertes d’emplois qui touchent toutes les entreprises à terre».

DES ÉVOLUTIONS ADMINISTRATIVES ET ÉCONOMIQUES INDISPENSABLES
Pour Thierry Leprêtre, les vraies solutions résident dans la construction de ce qu’il nomme le « bateau du futur » et c’est là la raison qui l’a convaincu de rejoindre l’association FPD & R.
Il explique en quoi le projet Fish2EcoEnergy n’a d’autre choix que de forcer les barrières européennes, notamment en matière de jauge : « Le nouveau matériel embarqué à bord nous a obligés à réduire l’espace à vivre et les zones de passage. Il faudra séparer le poisson destiné à la vente des excédents du « rejet zéro » et trier, de surcroît les différentes espèces, tout cela à l’intérieur d’une cale qui n’est pas extensible. Or, la législation nous attribue une jauge brute (UMS) à laquelle nous ne pouvons pas déroger. »